Posture d’auteure : sortir de sa zone de confort pour avancer
" J’ai écrit un livre. Flippant non ? "
La maison d’édition avec laquelle j’ai choisi de travailler m’avait proposé de l’écrire moi-même ou de faire appel à un rédacteur. C’est le plus souvent ce que les personnes politiques choisissent pour mettre leur expérience en lumière.
J’avais vraiment le goût de prendre la plume, et d’être la rédactrice de mon histoire. N’est-ce pas une magnifique façon de choisir le mot juste ? Puis j’ai eu un vertige. Je communique un matin avec Florence Bish, la directrice éditoriale aux Éditions de l’homme. Je doute. Je n’ai jamais écrit un livre moi ! Est-ce que j’ai la capacité de faire ça vraiment ? Mes années de journalistes d’accord, mais on n’est pas vraiment dans le même genre d’écriture ni de contenu… Du moins, c’est ce que j’ai exposé à Florence.
J’avais du contenu. Un journal alimenté durant mon mandat de mairesse, un témoignage rédigé à l’attention d’un juge, des réflexions ici et là colligées dans mon ordi. Florence me propose de les lui envoyer, elle me donnera ses impressions. J’ai le goût de vomir. C’est donc bien gênant de partager ça que je me dis ! Je justifie tout de suite ce qu’elle recevra par courriel. « N’ayez pas trop d’attentes, je ne savais pas que je ferais un livre, c’est écrit parfois succinctement, parfois sans retenue ! », bref, je me dédouane à l’avance du contenu peut-être pas si bon que je vais lui envoyer. Trois heures plus tard, un vendredi soir, elle m’appelle. « Je vous entends, je vous sens respirer. Je ne vous connais pas vraiment mais je sais que c’est vous. Vous avez du style. Vous avez la capacité de raconter vous-même votre histoire ». Ah oui ?!!!! Je me dis que ce n’est pas son premier barbecue et je choisis de lui faire confiance. Je confirme que je le ferai, et me lance le défi de le faire en cinq mois.
Rapidement, j’ai défini la mission du livre. Qu’est-ce que je souhaite accomplir et pour qui en couchant sur papier mon témoignage et mes réflexions ? Je reviens toujours à la posture à adopter… cette fois comme auteure, une posture totalement inconnue pour moi ? J’ai réussi à la définir : perspective personnelle, sans jugement, présenter les faits… vouloir aider les élus et les dirigeants dans leur solitude.
Le résultat me rend fière. Il n’est certainement pas parfait, mais c’est le fruit de mon travail, et celui du courage qu’il m’a fallu pour entreprendre ce projet, et exposer une certaine vulnérabilité.
Je réfléchis même au contenu de mon deuxième livre ! Quelle satisfaction de ne pas avoir sombré dans l’imposture.