Tarifs et incertitude : posture et résilience des entrepreneur.e.s canadiens et québécois
"Quand la réalité dépasse la fiction..."
Le 4 mars 2025 pourrait bien être une date charnière dans les relations entre le Canada et les États-Unis. Ce jour-là, les tarifs imposés par Donald Trump sur les droits de douane sur tous les produits canadiens sont entrés en vigueur. Une claque pour plusieurs entreprises canadiennes, un test de résilience pour d’autres, et surtout, un moment où on réalise à quel point notre économie est liée – peut-être trop – à celle de notre voisin du sud.
Aujourd'hui, le 6 mars 2025, on ne semble plus savoir sur quel pied danser... Le Président Trump vient d'annoncer une suspension des tarifs pour les produits mexicains et, tout juste avant, le secrétaire américain du commerce laissait présager que Donald Trump annoncerait probablement le report d'un mois des droits de douane de 25 % pour les deux pays... Nos amis anglophones diraient « Go figure » et nos amis francophones « C’est à n’y rien comprendre »!
De la colère… à l’action
Personne n’aime voir son gagne-pain menacé par des décisions politiques prises à des milliers de kilomètres. Mais au lieu de s’apitoyer, les leaders d’ici se retroussent déjà les manches. Des entreprises accélèrent leur diversification. D’autres cherchent des alternatives locales. Certaines réévaluent leur chaîne d’approvisionnement pour ne plus dépendre des États-Unis. On assiste à une montée en puissance de l’achat local et du soutien aux entreprises d’ici. Une sorte de "Buy Canadian" spontané, alimenté par la fierté et, soyons honnêtes, une bonne dose d’irritation.
Justin Trudeau en mode combat
On peut critiquer le gouvernement autant qu’on veut, mais il faut reconnaître que Justin Trudeau n’a pas tardé à réagir. Dès l’annonce des tarifs, il s’est dressé, résolu, pour défendre nos intérêts. En conférence de presse, le message était clair : Le Canada ne se laissera pas faire. On a vu un Trudeau combatif, prêt à contre-attaquer avec des représailles économiques et des mesures de soutien aux industries touchées. Il a adopté une posture forte et assumée. J’espère que son ou sa successeur.e sera en mesure d’adopter une posture similaire face au géant américain, car ce genre de leadership inspire, surtout dans un moment où beaucoup ont l’impression que tout peut basculer d’un instant à l’autre.
La résilience des entrepreneurs
Prenons l’exemple de Vincent, propriétaire d’une PME qui exporte de l’acier aux États-Unis depuis 15 ans. En une nuit, son modèle d’affaires est mis à risque. La première émotion ? L’incompréhension. Ensuite, la colère. Et puis, très vite, la peur pour ses employés, pour leur avenir et pour celui de son entreprise. Mais au lieu de se laisser submerger par l’incertitude, Vincent a réagi.
Il a convoqué son équipe dès le lendemain matin pour une rencontre franche et transparente. Pas de faux espoirs, pas de discours creux : « On va devoir se battre, mais on va le faire ensemble. » Il a écouté les inquiétudes de chacun, mobilisé son réseau et activé tous les leviers possibles pour diversifier ses marchés. Il s’est tourné vers l’Europe, a renforcé ses liens avec d’autres manufacturiers canadiens et a même exploré des opportunités dans des secteurs où il n’aurait jamais pensé s’aventurer.
Vincent a été proactif dès la première menace il y a un mois. Il savait que quelque chose se tramait et n’a pas attendu que la tempête éclate pour agir. Il avait déjà commencé à explorer des alternatives, à contacter des partenaires, à revoir sa stratégie. Ce n’était pas un réflexe de panique, mais une anticipation intelligente. Bien sûr, ça ne s’est pas fait sans sueur et sans nuits blanches. Mais grâce à son agilité, son sens du leadership et sa confiance en son équipe, Vincent a trouvé des solutions. Son entreprise est toujours debout aujourd’hui, plus forte et plus indépendante que jamais. Et ce n’est pas un cas isolé. Partout au pays, des entrepreneurs font preuve d’une créativité et d’une résilience remarquables, refusant de laisser un tweet présidentiel définir leur avenir.
Une vague de fierté nationale
Il y a quelque chose de profondément canadien dans cette réaction. Cette capacité à prendre un coup, serrer les dents, et avancer. Et si on doutait un peu de notre identité collective ces dernières années, il suffit de regarder la Coupe des 4 Nations pour se rappeler qui on est vraiment. Quand Équipe Canada a soulevé la coupe face aux Américains, on a ressenti ce frisson, cette fierté brute d’être Canadiens. Et bien, c’est ce même sentiment qu’on doit canaliser maintenant, mais dans l’économie. Jouons en équipe. Soutenons nos producteurs. Misons sur notre force collective.
L’heure des choix : s’adapter et consommer local
On ne va pas se voiler la face : ces tarifs vont nous coûter cher. Mais ce qui coûte encore plus cher, c’est de ne rien faire. Le leadership, ce n’est pas juste une question de politique ou d’affaires, c’est aussi une posture individuelle. Acheter local, c’est un geste concret. Opter pour des produits québécois et canadiens, c’est envoyer un message clair : « Nous sommes capables de bâtir une économie forte, indépendante et résiliente. »
Conclusion : Pas besoin de huer l’hymne américain, mais…
Soyons honnêtes, l’idée de huer l’hymne national américain lors du prochain match Canada-USA peut sembler tentante. Mais ce n’est pas la bonne réponse. Ce qui l’est, par contre, c’est d’acheter local. C’est de montrer, par nos choix, que le Canada ne se laissera pas dicter son avenir. À travers l’histoire, nous avons toujours su nous adapter, innover et rebondir. Ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer. Alors, au lieu de s’indigner, passons à l’action. Comme Équipe Canada, jouons notre jeu, et faisons-le avec fierté.